Mariem Hansal, nouvelle tête du Pôle Féminin d’Arbitrage
Publié le 16/03/2021
L’arbitrage se structure encore davantage avec l’arrivée à la tête du Pôle Féminin de Mariem Hansal : portrait !
Présentez vous …
Je m’appelle Mariem, j’ai 27 ans. J’ai grandi en Italie. C’est ici que j’ai mordu dans le football grâce à mon père. J’ai fait 11 ans de football en tant que joueuse au total. À l’âge de 14 ans, j’ai quitté l’Italie pour m’installer en France, précisément à Biarritz.
J’ai effectué mes études supérieures à la Faculté de Pharmacie de Bordeaux. En arrivant à Bordeaux j’ai signé une licence à l’USAT Talence. Au sein du club on parlait souvent d’arbitrage et cela avait l’air passionnant. Je me suis alors renseignée et inscrite pour suivre un stage organisé par le District de la Gironde. Cela m’a beaucoup plu, je me suis découverte une nouvelle passion. Je me suis alors lancée dans l’arbitrage en 2016/2017. Très vite, dès ma première saison en tant qu’arbitre ,officiant en catégorie Sénior, j’ai dû faire un choix entre jouer au football et arbitrer. J’ai choisi d’arbitrer. Aujourd’hui je suis très satisfaite de mon choix.
Sans compter la saison en cours (2020/2021), j’ai déjà trois ans de pratique derrière moi. Aujourd’hui j’officie au niveau régional.
Qu’est-ce qui vous a motivé à prendre en charge le Pôle Féminin ?
Aujourd’hui on a l’impression qu’une femme a toujours quelque chose à prouver. Elle doit fournir plus d’efforts afin d’avoir une reconnaissance. Et ce, peu importe le milieu. J’ai envie de faire bouger les choses. C’est pour cela que j’ai choisi de reprendre en charge le pôle féminin, afin qu’on puisse faire avancer les choses et qu’enfin l’arbitrage féminin soit reconnu aux yeux de tous.
En tant que femme, choisir cette voie est aussi force de caractère. Ce n’est pas simple d’arriver sur un terrain, au milieu de 22 joueurs. J’en ai fait les frais: j’ai connu des matchs où les regards étaient dubitatifs parce que j’étais une femme.
Cette expérience m’a forgée dans la vie de tous les jours. Je dis toujours que l’arbitrage, c’est l’école de la vie. Mais il est plus que certain qu’une femme doit se battre deux fois plus qu’un homme dans le milieu du football.
J’ai envie de prouver qu’une femme est capable de s’imposer, d’avoir un arbitrage de qualité. Une femme a tout à fait sa place dans ce milieu. Je suis prête à aider mes consœurs arbitres et les accompagner tout au long de leur évolution.
Parlez-nous un peu du pôle féminin …
Le Pôle Féminin consiste en la gestion des arbitres féminines. L’arbitrage féminin prend de plus en plus de valeur. Ce pôle permet de mettre en place des axes de travail : formations, examens écrits, pratique sur le terrain. Ce pôle permet de créer une cohésion entre les arbitres féminines: nous pouvons parler de nos difficultés sur le terrain, sur les axes d’amélioration, la mise en place de toute une série de solutions pour faire face aux problèmes rencontrés pendant la rencontre. Je suis bien placée pour savoir qu’être une femme arbitre ce n’est pas toujours facile. J’ai connu un match où les joueurs de l’une de deux équipes m’ont explicitement fait comprendre qu’ils n’étaient pas ravis que ça soit une femme qui les arbitre. Bien que ça soit relativement peu fréquent, cela peut arriver.
Il est donc primordial de s’occuper des arbitres féminines, ne serait-ce que du travail physique, bête noire chez les filles, qui doit être mis en place dès le début.
Quels projets avez-vous en tête pour dynamiser ce Pôle ?
Afin de dynamiser ce pôle, j’aimerais créer une réelle cohésion : pour y parvenir, j’aimerais qu’on se réunisse régulièrement au sein du District.
J’aimerais que chaque fille fasse part de son projet professionnel, si elle veut devenir professionnelle ou rester au niveau amateur et ainsi former des groupes de travail.
On travaillerait la théorie par le biais de questionnaires écrits, mais aussi par le biais de vidéos. J’aimerais mettre en place des évaluations régulières pour être sûre que les notions théoriques soient bien assimilées.
Autre chose, et pas des moindres, que j’aimerais travailler, c’est la condition physique. Un arbitre, c’est un athlète à part entière. Une bonne condition physique est primordiale pour qu’un match se passe bien : cela permet d’être lucide tout au long de la rencontre. Étant donné que c’est le point faible des filles, j’aimerais travailler cet aspect, faire appel à des préparateurs physiques.
Me concernant, lorsque j’ai débuté l’arbitrage, j’ai fait appel à un préparateur physique en athlétisme. Cela m’a permis de soigner ma course, me tenir droite et être élégante sur le terrain.
Toujours dans la continuité de la volonté de créer un groupe soudé, j’aimerais mettre en place des mini-stages d’arbitrage et faire intervenir des personnalités qui ont réussi dans ce milieu pour avoir un retour d’expérience et pour qu’ils puissent répondre à toutes nos questions.
Un petit mot pour celles qui hésiteraient à vous rejoindre …
Qu’il faut tout simplement foncer ! Parce que le milieu de l’arbitrage a tant de choses à offrir. C’est une réelle école de la vie. Grâce à l’arbitrage, j’ai pu officier des finales et des matchs incroyables que jamais j’aurais pu espérer faire en étant joueuse.
Ça m’a également permis de rencontrer des personnalités importantes dans le football. J’ai des souvenirs plein la tête grâce à l’arbitrage. Il ne faut pas oublier que l’arbitre a une place capitale dans le football.
S’il n’y a pas d’arbitre, il n’y a pas de match. L’arbitrage apporte tellement de choses: cela nous apprend le management des équipes, la gestion du match, la protection des joueurs. L’arbitre est garant que tout se passe bien.
Un grand merci à Mariem d’avoir répondu à nos questions !