Thibault Lhotte, le mourenxois d’Amiens

Publié le 27/12/2024

Notre petite rubrique des « Contes de Noël » se poursuit même après les fêtes .. on continue les portraits de parcours atypiques du football local.

Son parcours aura débuté dans la région de François Bayrou, le Béarn, pour se poursuivre aujourd’hui dans la vaille natale d’Emmanuel Macron, à Amiens ! Rien de politique, évidemment, puisqu’on parle foot et analyse vidéo avec Thibault Lhotte, analyste de l’Amiens SC en Ligue 2 BKT.

Racontez nous votre parcours dans le foot …

J’ai toujours joué dans le club de ma ville, l’Avenir Mourenxois, de Débutant à Sénior. Nous avons tous grandis ensemble, nous nous connaissions tous. L’équipe Sénior était constituée à 90% de joueurs issus de la ville et pour la plupart de ma génération, nous nous étions suivis depuis l’école de foot.

Plusieurs éducateurs m’ont marqué, le premier, mon père, Michel Lhotte, qui m’a entrainé de l’école de foot à ma première année U13. Les soirs je le voyais préparer les séances avec les anciens livres d’exercices de foot. Par la suite il a pris la présidence du club.

Le second, Badr Fadili, qui lui a été mon entraineur principal à partir de U15, il a suivi la génération 92-93, il était aussi joueur de l’équipe première. Nous avons joué avec lui en Sénior, il était le capitaine et le garant de l’identité mourenxoise. Il a fait beaucoup plus que simplement le coté football pour une grande partie des mourenxois.

Le dernier, je ne l’ai pas eu comme coach, mais je l’ai accompagné sur des détections et des stages régionaux, Stéphane Adamietz, il faisait confiance aux jeunes éducateurs du département et il nous permettait d’avoir une vision différente du coaching en club. Je le remercie pour m’avoir donné l’opportunité de participer à tous ces rassemblements.

J’ai une petite pensée pour Rafa Macias, qui a été mon tuteur lors de mes premiers diplômes d’entraineur et qui m’a beaucoup appris. 

Comment as-tu été amené à devenir analyste vidéo pour l’Amiens Sporting Club ?

A la suite de mon premier Master STAPS, effectué à Tarbes, j’ai compris que la préparation physique n’était pas pour moi, c’était un métier bouché. Mon souhait a toujours été d’atteindre le monde professionnel. J’ai donc cherché un métier où il était possible d’avoir des débouchés et des places au sein des staffs professionnels ou en centres de formations. Je me suis orienté vers l’analyse vidéo, à l’époque ce n’était pas encore trop répandu.

J’ai donc fait le DU Vidéo de Montpellier et j’ai effectué mon stage au centre de formation du TFC. Ça me plaisait mais je voulais aller plus loin dans l’analyse, j’ai donc postulé pour faire un second Master, celui de Rouen, intitulé, Analyse du Jeu et Big Data. La data était un domaine en plein essor, c’était nouveau pour moi mais très enrichissant. Ça permet d’avoir une approche totalement différente du foot et de la performance. J’ai effectué mon premier stage avec l’équipe professionnelle du MHSC, puis mon stage de M2 à l’Académie de l’Olympique Lyonnais. Au total j’y suis resté pendant presque 4 ans.

J’étais en charge de la partie data sur tout ce qui touchait à l’analyse du jeu. Beaucoup de membres des différents staffs à l’Académie étions issus du parcours universitaire et d’un autre coté des personnes avec une énorme expérience terrain, il y avait une richesse de connaissances incroyable, à tous les niveaux (kiné, réathlétisation, préparateur physique, analyse du jeu et connaissance de l’entrainement …). Ça a été une période très riche en apprentissage.

Puis finalement, en février 2024, j’ai eu un coup de fil du directeur sportif de l’Amiens SC, car ils cherchaient un analyste vidéo. C’était difficile de quitter l’OL en cours de saison, mais c’était une opportunité intéressante de passer le cap pour atteindre le monde professionnel.

Qu’est-ce qu’il te passionne aujourd’hui dans ce métier-là ?

Je suis capable de regarder 5 à 6 matchs par week-end sans en avoir marre, et une dizaine de résumés. J’adore discuter du contenu des matchs, de regarder les innovations, les modifications, les adaptations aux contraintes proposées par les adversaires.  Ces échanges sont le meilleur apprentissage pour comprendre et progresser dans la compréhension du jeu. 

Après chaque match, j’aime bien aller questionner les membres des staffs adverses pour savoir un peu comment ils fonctionnent au quotidien, la méthodologie d’entrainement, l’utilisation de la vidéo etc.

Ce qui est passionnant dans ce métier c’est que c’est un métier H24 – 365 jours, car il y a toujours des choses à découvrir et c’est ce qui me plait, le besoin constant de recherche.

Par Thibault Soccarros

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